LES ROUES TOURNENT: LE CHALLENGE DE CAMILLE
Imaginez un monde sans transports, sans voitures, bus ou avions. Nous sommes tous dépendants des moyens de transport pour aller travailler, faire nos courses, nos activités ou nos vacances. Sur ces trajets, combien de fois pouvons-nous faire du vélo et laisser la voiture à la maison ? Marcher au lieu de prendre le bus ? Nous vivons de plus en plus dans un monde où la facilité est essentielle. Les repas sont préparés à l’avance, Amazon livre les commandes le lendemain, un Uber nous emmène directement devant notre porte. Combien de fois réfléchissons-nous aux conséquences de ces transactions ? Lorsque cette télévision fonctionne sans défaut mais que nous en achetons une nouvelle avec un écran plus grand. Lorsque nous prenons la voiture pour aller au supermarché express en bas de la rue ou lorsque nous jetons de la nourriture inutilement. Souvent, ces actions ne sont pas remises en question parce qu’elles nous facilitent la vie et nous rendent plus efficaces. Nous oublions ou ignorons souvent les conséquences qui affectent le monde dans lequel nous vivons.
Et justement, ne devrions-nous pas nous mettre un défi ? Nous mettre au défi de réfléchir à nos choix pour tenir compte de l’environnement et vivre de manière plus durable. Certains défis surviennent dans nos vies sans prévenir. D’autres sont mûrement réfléchis et concernent un aspect particulier de notre vie. Par exemple, se lancer dans le défi d’un mode de vie plus sain. Décider de courir ce marathon. Trouver des moyens d’aider d’autres personnes. Les défis que nous nous fixons sont propres à chacun et, les possibilités sont infinies, les difficultés variables.

365 JOURS SANS TRANSPORT MOTORISÉ
Pour Camille, le défi qu’elle s’est lancé était de supprimer les transports motorisés de sa vie pendant 365 jours. Qu’il pleuve ou qu’il vente (ou qu’il neige), depuis janvier 2021, Camille marche, pédale ou skie pour atteindre sa destination et en revenir. Oubliez les voitures, les bus et les avions. Imaginez-vous vous réveiller pour ensuite pédaler dans la neige pour vous rendre au travail. Et imaginez le retour à la maison à la fin d’une longue journée. Pour Camille, cependant, « l’hiver n’était en fait (globalement) pas très différent du reste de l’année » et un pantalon de ski et une veste lui permettaient de se rendre au travail au chaud et au sec. Alors qu’elle raconte son expérience de l’hiver dans les Alpes françaises, nous ne pouvons qu’admirer sa résistance au froid et la façon dont elle a surmonté les conditions difficiles ! Malgré les pneus neige de son vélo, qui lui donnaient une meilleure adhérence sur la route, elle a parfois dû laisser son vélo à la maison et s’aventurer avec des raquettes. Pour donner un ordre d’idée, rien que pour aller au travail en raquettes, il fallait 2 heures !
On imagine que sortir et se déplacer dans la neige sur un vélo ou des skis est déjà assez difficile, mais pour Camille, la partie la plus compliquée a été de promouvoir son défi sur les réseaux sociaux, ce qui est « quelque chose que je ne fais pas naturellement », souligne-t-elle. Faire connaître ses efforts en ligne pour sensibiliser l’opinion publique et recueillir du soutien et des fonds était un autre défi en soi pour Camille. « Je pense que j’aurais pu faire beaucoup mieux », confie-t-elle, « mais le fait de relever le défi tout en ayant une année bien remplie signifie que c’est malheureusement l’une des premières choses que j’ai laissé échapper ». Avec un bébé en route et l’achat d’une maison, la détermination de Camille à aller jusqu’au bout du défi est une source d’inspiration pour nous tous !

Alors, qu’est-ce qui a décidé Camille à se lancer dans un tel défi ? Eh bien, « j’ai pensé que ce serait une expérience formidable pour voir comment on peut adapter une vie « normale » en supprimant complètement un aspect de la vie quotidienne, qui est connu pour être un contributeur majeur au réchauffement de la planète », explique-t-elle. Son objectif est d' »inspirer les gens à prendre des mesures plus audacieuses pour changer leur mode de vie et s’aligner sur la nécessité d’enrayer le réchauffement climatique ». Nous sommes sûrs que vous serez d’accord avec elle : le défi de Camille permettra non seulement de montrer comment nous pouvons, en tant qu’individus, réduire notre dépendance aux transports motorisés, mais aussi de récolter des fonds au profit d’associations caritatives.
Les contributions apportées à la collecte de fond de Camille seront distribuées à trois associations: Envol Vert, les Amis de la Terre et Montagne Verte, qui s’efforcent de s’attaquer aux problèmes liés au réchauffement climatique, de sensibiliser l’opinion publique et de faire évoluer les comportements et les politiques locales et nationales dans le bon sens.
L’expérience de Camille au cours des derniers mois a permis de mettre en évidence, pour elle et pour d’autres, que nous pouvons améliorer la façon dont nous utilisons les transports motorisés, « qu’il s’agisse de devenir beaucoup plus consciencieux sur ce que nous considérons comme des déplacements essentiels et d’être efficace dans la façon dont nous utilisons les voitures, comme le covoiturage et d’éviter les voyages multiples ». Elle insiste sur le fait que le vélo a été « le moyen idéal de se déplacer et de voyager » cette année, et qu’elle l’a même utilisé pour atteindre des destinations plus lointaines, comme Annecy, Bonneville et même Saint-Nazaire, sur la côte ouest de la France, pour rendre visite à ses parents. Cependant, avec un système de bus réduit en basse saison dans la région et aux alentours, vivre dans une station balnéaire peut poser des difficultés aux habitants, qui dépendent donc largement de la voiture pour se déplacer. Il est nécessaire d’améliorer les transports publics dans la région et des discussions avec les autorités et organisations locales sont en cours pour permettre la mise en place de nouvelles infrastructures, offrant aux touristes et aux habitants la possibilité de laisser la voiture à la maison et de voyager par d’autres moyens plus respectueux de l’environnement.
SENSIBILISER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Bien qu’il existe des initiatives locales et nationales visant à réduire le réchauffement de la planète, Camille souligne la nécessité pour nous, en tant qu’individus, de changer nos propres habitudes, notamment en « réduisant davantage notre consommation de viande, en étant beaucoup plus attentif au plastique et à la qualité des objets que nous achetons ». Même lorsque les 365 jours prendront fin, Camille continuera à pédaler d’un endroit à l’autre autant que possible, ne prenant le bus que lorsqu’elle en a besoin, en réduisant son empreinte carbone aussi faible que possible. « J’ai été surprise de constater que la plupart de mes mouvements cette année étaient plutôt faciles, que j’ai rarement eu l’impression d’une corvée et que cela m’a permis de rester en forme », explique Camille. « Cela m’a obligé à essayer de ralentir dans de nombreux aspects de ma vie également ». En se lançant dans ce défi, Camille souligne que, bien souvent, la technologie et les commodités auxquelles nous avons accès, qui ont été inventées pour nous faire gagner du temps, ont tendance à nous rendre trop efficaces, super productifs et donc à nous faire avancer à un rythme qui n’est pas durable, tant pour nous que pour la planète.
Changer nos habitudes pour prendre en compte l’environnement ou se lancer dans un défi pour aider à sensibiliser et à collecter des fonds pour des organisations caritatives environnementales, comme Camille l’a fait si naturellement, aura un impact positif pour sauver notre planète. Nous avons tous notre rôle à jouer.
Nous dépendons tellement de la technologie, des commodités et des transports motorisés dans nos vies, mais nous devons nous rappeler que nous dépendons aussi de notre planète pour vivre heureux et en bonne santé.
Auteur: Katie Rutherford
