QU’EST-CE QUE LA COP?
La COP ou Conférence des Parties, est un sommet annuel qui réunit les pays signataires de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La COP 26 est donc la 26ème depuis l’entrée en vigueur du traité le 21 mars 1994.
Après avoir été reportée d’une année à cause de la crise sanitaire, plus de 190 dirigeants mondiaux et des acteurs de la société civile (entreprises, ONG, peuples autochtones, scientifiques…) vont participer à deux semaines de réunion à Glasgow, ce jusqu’au 12 novembre.
L’absence des présidents chinois, russe et brésilien est regrettable. Tout comme la sous-représentation à cette conférence des pays les plus vulnérables, notamment à cause de l’obligation vaccinale et du coût particulièrement élevé du déplacement et du logement sur place.
UN CONTEXTE PARTICULIER
Cette COP intervient dans un contexte unique, quelques mois après le rapport du Groupe 1 du GIEC qui confirme l’ampleur du changement climatique qui est sans équivoque lié aux activités humaines ; et que la décennie à venir est cruciale pour agir et réduire nos émissions de GES.
Les phénomènes climatiques extrêmes de cet été viennent confirmer. Canicules, inondations, incendies, migrants climatiques, dômes de chaleur, sécheresses, famines climatiques sont déjà révélateurs du réchauffement. Des degrés ou dixièmes de degrés de différence auront des conséquences dramatiques.

ACCORDS DE PARIS
En 2015, la COP21 avait lieu à Paris, débouchant sur des accords sur le climat afin d’endiguer le réchauffement climatique. Les pays se sont fixer des objectifs pour réduire leurs émissions de GES, c’est-à-dire les Contributions Déterminées au Niveau National (CDN)
Aujourd’hui, l’empreinte carbone d’un français est de 11 tonnes de CO2 par an. Pour respecter les accords de paris, cette empreinte doit être réduite à 2 tonnes de CO2 par an en 2050, soit une baisse de 80%. Nous vous invitons à calculer votre empreinte carbone avec le calculateur de l’ADEME : https://nosgestesclimat.fr
Il est certes important pour chacun de faire sa part mais afin de faire face à l’urgence climatique, le changement doit être systémique. Les entreprises, les gouvernements et les États doivent se transformer en profondeur.
L’ONU a rappelé cet automne que les engagements actuels mènent la planète vers un réchauffement climatique « catastrophique » de 2.7°C, très loin des objectifs des 1.5°C des Accords de Paris. “Un aller simple vers le désastre” selon le secrétaire général Antonio Guterres.
Pour inverser cette tendance, il est vital de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre au cours des dix années à venir. À l’occasion de cette COP26, les pays doivent annoncer leurs nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
OBJECTIFS
Les quatre objectifs présentés par le gouvernement français sont les suivants :
- Rehausser l’ambition climatique. Les États qui ne se sont pas encore engagés doivent annoncer leur nouvelle ambition climatique, via la mise à jour des contributions déterminées au niveau national (CDN) et la publication de stratégies de long terme à horizon 2050
- Finaliser les règles d’application de l’Accord de Paris. L’article 6 de l’Accord de Paris prévoit des mécanismes autorisant les pays à échanger des réductions d’émissions afin d’atteindre leur CDN. Une décision de la communauté internationale doit être prise pour que ces mécanismes deviennent opérationnels.
- Mobiliser la finance climat. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars en faveur des pays en développement pour chaque année de 2020 à 2025. Mais le compte n’y est pas et des différents persistent sur le financement climat.
- Renforcer l’Agenda de l’action. L’Accord de Paris encourage les États à coopérer avec les acteurs non étatiques au sein d’un Agenda de l’action rassemblant de multiples initiatives par grands secteurs d’activité, comme l’Alliance solaire internationale

Nous retrouvons des objectifs similaires sur le site officiel de la COP 26 :
Les pays du Sud sont les premières victimes du changement climatique, ils subissent les conséquences des émissions de gaz à effet de serre dont ils ne sont en majorité nullement responsables. Il faut donc réellement financer les pays en voie de développement à hauteur de 100mds comme c’était prévu en 2009 mais ce qui n’est toujours pas le cas. La justice climatique est donc en enjeu majeur.
Il est également nécessaire d’obtenir un véritable engagement des états en comblant l’écart entre le discours et les actes. Le problème étant que les promesses annoncées par les États pour atteindre la neutralité carbone sont souvent vagues et ne se reflètent pas dans les engagements pris à moyen terme. Certaines mesures sont vitales : arrêter l’exploitation des énergies fossiles (notamment sortir rapidement du charbon), investir dans les énergies renouvelables, enrayer la déforestation, passer au véhicules électriques, réduire les autres émissions de gaz à effet de serre comme le méthane…
Il faut également mettre l’accent sur la finance qui un levier majeur pour acter la transition écologique. Aujourd’hui de trop nombreuses banques financent des projets écocides, en total désaccord avec les ambitions climatiques.
Enfin, le climat et la biodiversité sont indissociables. Aujourd’hui, 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction. Il n’y aura pas de lutte contre le changement climatique sans prendre en compte nos écosystèmes. Comme le préconise conjointement le GIEC et l’IPBES, Il faut aborder ensemble ces 2 crises et protéger la biodiversité pour lutter contre le réchauffement.

ON Y CROIT?
Jusqu’à présent, les COP n’ont pas empêché les émissions de gaz à effet de serre de continuer à augmenter. Que l’on soit pessimiste ou dubitatif sur les résultats de cette COP – qu’il ne faut pas surestimer – il n’en demeure pas moins que ce sommet reste crucial..
La coopération internationale, bien qu’imparfaite et laborieuse est absolument nécessaire. Chaque état ne peut pas s’occuper uniquement de ses propres émissions carbones et de l’atmosphère juste au-dessus de lui, le changement climatique est un problème global qui doit être traité au niveau international. La COP sert également à mobiliser la société civile et sensibiliser l’opinion publique.
Nous tentons de rester positif car nous pouvons encore agir. Le changement climatique est réel, bien réel et va se poursuivre de façon irréversible. Mais chaque dixième de degré compte, chaque tonne de CO2 compte. Il est encore possible d’agir, parce que le niveau de réchauffement que nous connaîtrons dans le futur dépendra en grande partie de nos émissions actuelles.
Si nos jeunes générations y croient et se battent, nous devons nous joindre à leur voix et demander avec eux de faire face instamment à l’urgence climatique, pas l’année prochaine, pas le mois prochain, mais maintenant.
Nous vous invitons donc vivement à suivre l’évolution de cette 26ème COP, tout en restant mesuré et attentif face au greenwashing et effet d’annonces.
Quelques liens pour en savoir plus:
Cop 26 les 7 objectifs pour espérer: du Bonpote.com
Discours de David Attenborough
Quatre graphiques pour comprendre les enjeux climatiques
Action Réseau Climat Cop ou Flop
Auteur: Alice de Chilly