30 mai 2022

Faire du vélo pour réduire son empreinte carbone

Le secteur des transports est en France le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre avec 31% des émissions. Afin de s’aligner avec des objectifs climatiques tenables, il est impératif de réduire drastiquement nos émissions.

Le GIEC indique « à l’échelle individuelle, remplacer la voiture par la marche et le vélo est la mesure qui a le plus grand potentiel pour réduire notre empreinte carbone. » Le vélo fait en effet « partie intégrante d’un développement résilient face au changement climatique« .

Qui mieux que ces experts pour détailler l’importance du vélo comme atout majeur pour amorcer la transition écologique. Découvrez la présentation non officielle du Vélo dans le 6ème rapport du GIEC partagée par Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe n°1.

Même l’AIE Agence Internationale de l’Énergie conseille de faire de courts trajets à vélo au lieu de conduire, dans son dernier rapport : Comment faire des économies, réduire la dépendance à l’égard de l’énergie russe, soutenir l’Ukraine et aider la planète ?

Vous pouvez utiliser ce comparateur de transport de l’ADEME pour comparer les émissions de gaz à effet de serre, exemple ci-dessous avec un trajet Morzine-Montriond

Comparateur d’émissions de gaz à effet de serre

Le vélo permet de façon évidente de réduire les émissions et de lutter contre le changement climatique. Mais de nombreux co-bénéfices peuvent y être associés : En premier lieu la qualité de l’air et la nuisance sonore.

L’atout santé du vélo n’est également plus à prouver : le vélo est un des meilleurs remèdes contre la sédentarité et permet d’entretenir une activité physique régulière avec des bénéfices pour la santé physique et mentale.

Autre avantage, économique, le vélo est un moyen de transport bon marché et accessible à tous. Les frais d’entretien sont bien inférieurs et face à la hausse des prix des carburants, le vélo devient une alternative incontournable.

Le vélo est également une filière créatrice d’emplois dans les territoires. Selon l’ADEME, l’industrie du vélo pourrait créer au moins 150 000 emplois en 10 ans, soit un chiffre équivalent à celui des emplois de l’industrie automobile en 2020.

Un report modal vers le vélo présente aussi des bénéfices non négligeables dans l’aménagement du territoire en réduisant le nombre de voitures et en limitant l’artificialisation des sols.

Brent Toderian via Bonpote
Vélo et Tourisme

Comme le montre le positionnement touristique sur le vélo de la région Auvergne Rhone-Alpes et le dossier de veille sur la « vélomania » le cyclotourisme ou tourisme à vélo est en pleine expansion. La plateforme France Vélo Tourisme confirme cette croissance avec l’augmentation des offres accueil vélo, des itinéraires cyclables.

Le dossier d’Auvergne Rhône-Alpes tourisme sur le positionnement du vélo le confirme « les vacances à vélo sont plus qu’un simple phénomène post-confinement. Elles s’inscrivent dans un changement plus durable des comportements touristiques. » A l’heure actuelle, en France, le tourisme à vélo génère plus de 5 milliards d’euros par an. Un chiffre qui a progressé de 46% en une décennie.  

Cette vision de tourisme durable, de proximité ou slow tourisme est un vrai atout pour des régions touristiques. Nos territoires ont tout intérêt à suivre cette belle dynamique touristique.

Usage du vélo en forte augmentation

Le vélo en général est un marché en pleine expansion, en France en 2021 on a d’ailleurs acheté plus de vélos que de voitures (observatoire du cycle). L’usage du vélo est en hausse, même en milieu rural avec une fréquentation qui progresse de 15 % par rapport à 2019 selon Vélo & Territoires.

Pour autant en France, selon l’ADEME, la part modale du vélo est très faible (2,7 % de l’ensemble des déplacements) ce qui positionne la France seulement 25e dans l’Union européenne où la part modale moyenne dépasse 7 %.

La moitié des déplacements de moins de 1 km sont effectués en voiture.  Pour les déplacements de plus de 5 km, la voiture occupe déjà plus de 72 % des déplacements. 

Obstacles au développement du vélo

De nombreux freins se posent et limitent l’usage du vélo : l’habitude et la facilité de la voiture, des infrastructures et des aménagements de territoires pensés uniquement pour développer l’usage de la voiture, le manque d’infrastructures cyclables, des habitudes culturelles… nos modes de vie sont aujourd’hui entièrement dédiés à la voiture.

Sans oublier le lobbying de l’industrie automobile qui souhaite préserver le statut quo. Olivier Schneider, président de la FUB explique notamment « le budget communication de l’industrie automobile en France c’est 4.7 milliards d’euro par an alors que la totalité du marché du vélo (de tous les vélos neufs), c’est à peine 3 milliards d’euro. L’industrie automobile dépense plus en publicité que la totalité de la valeur du marché du vélo ».

Tout le monde ne pourra pas faire du vélo, et il ne pourra pas être utilisé pour tous les trajets mais de nombreuses idées reçues peuvent être levées. Stein Van Oosteren, alias « Monsieur Vélo » (auteur de Pourquoi pas le vélo, envie d’une France cyclable) insiste « ce ne sont pas des raisons mais des excuses ».

Tout d’abord, les Français n’y sont pas opposés : Dans une étude de l’ADEME, 83% des français sont favorables à la mise en place de services et aménagements pour favoriser la circulation à vélo. 

Pour les trajets avec des charges, de la distance, du dénivelé… de nombreuses alternatives existent avec des vélos à assistance électrique, vélo cargos et autres triporteurs. De nombreux artisans se déplacent aujourd’hui à vélo, découvrez l’annuaire de l’association Les Boîtes à Vélo qui soutient l’entreprenariat à vélo en France.

Laissons-nous inspirer par nos voisins… Au Pays-Bas, les personnes de plus de 65 ans sont la tranche d’âge qui utilisent le plus le vélo. En Finlande, les écoliers prennent leur vélo même sur la neige en plein hiver par moins 10 degrés… Camille Robson a réussi son pari d’utiliser son vélo dans notre vallée tous les jours pendant une année complète! Alors nous n’avons plus d’excuses!

Selon une étude de la FUB Parlons Vélo, les 2 principaux freins à la pratique du vélo sont le sentiment d’insécurité à vélo et le manque d’aménagements cyclables. Il est donc urgent de développer des vraies politiques de mobilité et d’infrastructures cyclables, comme expliqué dans cet article très complet de Bon Pote sur Construire une France Cyclable, qui rappelle notamment une évolution récente en faveur du vélo. Comme en Ile et Vilaine où des grands projets routiers sont abandonnés afin de pouvoir investir dans un grand plan vélo. Le président du conseil départemental explique: « Notre priorité doit être celle de la lutte contre le réchauffement climatique ».

Dans les territoires ruraux et de montagne

Dans les territoires ruraux où les distances sont importantes, le vélo ne peut être le seul moyen de déplacement. Il n’est pas possible de transposer les mêmes solutions qu’en ville. Cependant de nombreux déplacements restent envisageables et il est important d’amorcer une réflexion et de s’organiser pour permettre de se déplacer davantage à vélo.

Les co-bénéfices comme la qualité de l’air, la réduction de la pollution sonore, ou limiter les embouteillages sont tout aussi importants dans nos vallées, d’autant plus en période de forte influence.

Mais le manque d’aménagement, de réseau cyclable, de structures n’incitent pas à une pratique au quotidien. Aux Pays-Bas toujours, même dans des villages de 1300 habitants, l’usage du vélo est quotidien.

En milieu rural, 40% des déplacements font moins de 5km, et de nombreux trajets courts sont effectués (comme aller chercher du pain). Il ne faut finalement pas raisonner en déplacements qui ne se font pas à vélo mais penser à tous ceux qui peuvent se faire à vélo.

Dans les stations de montagne, la mobilité est de loin le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre et revoir ses déplacements au quotidien est un levier majeur pour baisser nos émissions. Et il est important de souligner la pluralité des bénéfices, pour les habitants, pour l’environnement et pour les visiteurs et touristes.

Dans les Alpes Suisses en Valais, vous pouvez réserver une place pour votre vélo dans les transports régionaux avec resabike. Pro Vélo Valais donne quelques clés pour se déplacer à vélo dans une région de montagne.

Au cœur des Alpes, en Oisans, le vélo est devenu un véritable enjeu pour le développement économique du territoire, structuré dans le Cycling Lab Oisans: « La volonté de la Communauté de Communes est de faire du cycle un axe leader du développement du territoire par le maintien d’activités, le renforcement de la notoriété et la diversification des usages du vélo. »

Alors comment agir ? Tous à vélo ?

Grâce à la FUB Fédération des Usagers de la Bicyclette et avec l’association Mobilité Douce Chablais, Montagne Verte a organisé une soirée ciné-débat autour du documentaire Together We Cycle. Ce film qui explique comment les citoyens néerlandais se sont mobilisés et se sont emparés de ce sujet et ont réussi à développer en quelques décennies une véritable culture du vélo. Engagement citoyen inspirant pour faire aussi de nos territoires de vraies ‘terres de vélo’.

Salariés, commencez le « vélotaf » et essayez de convaincre votre employeur de s’engager dans une démarche pro-vélo. Vous pouvez également bénéficier d’un forfait mobilité durable et vous renseignez sur les aides à l’achat d’un vélo (vélo cargo, prime à la conversion..)

Entreprises, vous pouvez vous inscrire au programme Objectif Employeur Pro-Vélo qui peut vous accompagner dans le développement de l’usage du vélo dans le cadre des déplacements domicile-travail et professionnels.

Pour les communes ou communautés de communes, un schéma directeur cyclable peut être à l’origine d’une réflexion globale sur les déplacements, et peut être inscrits dans des documents réglementaires type PLU. Un budget doit ensuite être mobilisé pour mettre en œuvre ce schéma. Des campagnes qui motivent le changement, des encouragements pour du vélo quotidien doivent être associées. Sans oublier que des aménagements temporaires sont souvent possibles : balise d’alignement, séparateur modulaire…

Et de nombreux partenaires peuvent être mobilisés :

  • ADEME (appels à projets nationaux)
  • ADMA Académie des Mobilités Actives qui ‘vise à doter la France d’une réelle expertise en matière d’intégration des sujets vélos et piétons dans l’ensemble des politiques publiques et privées.’
  • ALVEOLE PLUS: programme de financement de stationnement vélo sécurisé
  • Cabinet conseil expert en mobilité comme BL Evolution
  • CEREMA (aide à la mise en œuvre de politiques et services de mobilités efficaces)
  • Département et région (financements de compteurs, évaluation d’ensemble)
  • État (Fonds mobilités actives et DSIL) et Europe (Interreg, FEDER…)
  • FRANCE MOBILITES : plateforme du ministère de la transition écologique pour améliorer les transports du quotidien dans tous les territoires
  • FUB Fédération des Usagers de la Bicyclette pour promouvoir le vélo au quotidien
  • GENERATION VELO : soutien le déploiement du Savoir Rouler à Vélo auprès des collectivités
  • VELO & TERRITOIRES: Réseau National pour développer l’usage du vélo dans tous les territoires, notamment des financements pour des politiques cyclables

Mais surtout, le changement climatique et la crise environnementale n’attendent pas, nous devons agir dès maintenant. Chaque action compte. Alors roulons et comme le démontre le schéma ci-dessous, plus y’a de vélo, plus y’a de vélo !

source bonpote

28 avril 2022

Qu’est-ce que l’éco-anxiété et comment y faire face?

Impact du changement climatique, limites planétaires dépassées, effondrement de la biodiversité, catastrophes naturelles, déforestation… tous ces bouleversements s’avèrent totalement inédits. Et l’incertitude face à l’avenir n’a jamais été aussi forte. Le sentiment de détresse face à la crise écologique est souvent appelé « éco-anxiété », qui est décrit comme le « mal du siècle ». Mais qu’est-ce que l’éco-anxiété ?

C’est un terme récent, qui ne s’arrête pas à une simple anxiété mais comporte une variété d’émotion comme la tristesse, la peur de l’avenir, la perte de sens, l’impuissance, la colère, la culpabilité, le désespoir. Le terme de solastalgie, défini en 2003 par Glenn Albrecht, philosophe australien de l’environnement est également utilisé. Il se réfère à un sentiment de détresse face au changement irréversible de notre environnement et renvoie à la douleur de perdre son habitat.

L’éco-anxiété est souvent associé aux jeunes. Même si une étude récente de The Lancet indique que 75% des 16-25 ans juge « l’avenir effrayant », nous pouvons tous être concernés.

L’éco-anxiété et la solastalgie ne sont pas des pathologies mentales. Il s’agit même plutôt de personnes lucides. Charline Schmerber, psychothérapeute spécialisée sur l’éco-anxiété précise : « les personnes éco-anxieuses sont les personnes saines d’un monde qui s’ignore fou ». Leur désarroi est fondé et légitime. Il peut finalement paraitre presque étonnant qu’on ne le soit pas étant donné les circonstances et les informations actuelles.

 On ne naît pas éco-anxieux mais on le devient, par une prise de conscience évolutive ou brutale qu’il faut apprivoiser. La pluralité des problèmes et la complexité de la crise écologique renforcent souvent ce sentiment de désespoir et d’impuissance. On peut se sentir submergé par l’absence de réponses, de solutions. Lors de la prise de conscience, de nombreuses personnes témoignent de leur incompréhension, « pourquoi tout le monde n’est pas sous le choc, dans la rue, en train de paniquer ». Souvent, est associé un fort sentiment de décalage et la sensation de se sentir incompris.

Pour se protéger de cette vérité trop dérangeante, il est forcément plus facile de se réfugier dans une forme de déni, comme mécanisme de défense. Se dire qu’on n’est pas responsable, qu’il y aura des solutions techniques, ou simplement être indifférent… Les changements nécessaires pour s’adapter au changement climatique et les conséquences concrètes pour soi ou ses enfants sont souvent impossibles à accepter.

L’éco-anxiété peut se rapprocher d’un fonctionnement post-traumatique. Savoir c’est souffrir, on préférait l’ignorance, on a envie de retrouver l’état d’avant. Pourtant, on ne peut plus faire comme si on ne savait pas, et un véritable travail de deuil commence.

Toute personne qui s’est intéressée de près à l’urgence du réchauffement climatique ou à la crise environnementale va forcément « prendre une claque » et accuser le coup d’une façon ou d’une autre. Les 5 étapes du deuil de Kübler-Ross (déni, colère, marchandage, dépression, acceptation) peuvent être appliquées à la prise de conscience face au changement climatique et à l’état de notre planète.

Les personnes éco-anxieuses ne sont pas forcément des personnes fragiles. Au contraire, il faut du courage et une grande force morale pour regarder les choses en face. D’autant qu’accepter la vérité de la crise écologique et du réchauffement climatique demande énormément d’un point de vue émotionnel.

La peur peut finalement être moteur d’action. Il est important de reconnaître ses émotions pour qu’elles ne paralysent pas. Prendre cette éco-anxiété au sérieux c’est aussi respecter cette prise de conscience, ce désarroi vertigineux face au désastre écologique présent et à venir.

Mais est-ce que voir la planète souffrir n’empêche pas de s’épanouir ? Nous partageons avec vous 10 pistes du livre du Dr Alice Desbiolles – L’éco-anxiété – Vivre sereinement dans un monde abîmé – qui apporte des réponses claires, sans fatalisme, pour agir.

1/ « Savoir lâcher prise sans renoncer » : Commencer par accepter et apprendre à gérer ses émotions. On dit qu’il faut prendre soin de soi pour prendre soin des autres, c’est la même chose pour la planète.

2/ « Apprendre à choisir et mener ses batailles » : Il faut être indulgent avec soi-même, ne pas accroître sa charge mentale. Ne pas tout porter sur ses épaules car cela ne résoudra rien.

3/ « Conjuguer notre vie au présent » : Ne pas s’attarder sur ce qu’on aurait dû faire ou se projeter trop loin dans le futur.

4/ « S’enivrer à loisir des charmes de la nature » : Nous passons ¼ de notre temps devant un écran, alors que se reconnecter avec la nature est essentiel. Il est plus que prouvé que des activités extérieures sont bénéfiques à tout forme de stress ou d’anxiété.

5/ « Désirer autrement pour se réaliser pleinement » : L’adaptation au changement climatique nécessitera un changement de paradigme. Revoir sa façon de consommer, de voyager, considérer non pas comme un renoncement mais au contraire comme un nouveau défi positif. Changer de regard pour changer de cap.

6/ « S’atteler à des tâches à notre portée » : Ne pas viser trop haut pour se sentir impuissant mais à la hauteur de ses capacités. Une volonté de puissance, de vouloir tout faire serait trop difficile à assumer. Commencer par de petites choses, mieux vaut un petit acte qu’une grande intention.

7/ « Porter haut les couleurs de notre différence » : Penser différemment n’est pas facile et cela représente un vrai défi vis-à-vis de nos proches, il faut du courage et de l’énergie au quotidien. Il faut éviter également de tomber dans un sectarisme contre-productif.

8/ « Se réapproprier des savoirs de base » : Se sentir utile, apprendre à faire des choses par soi-même comme faire un jardin, réparer, s’orienter, comprendre d’où viennent les choses. Sans négliger la solidarité et la coopération.

9/ « Sensibiliser nos enfants et nos proches aux vertus de la nature » : Accompagner nos enfants et nos proches, passer du temps dans la nature sera la meilleure sensibilisation. Il est plus important d’apporter de la bienveillance et de l’empathie plutôt que d’offrir des objets.

10/ « Choisir d’être heureux malgré tout » : Trouver des initiatives qui vous ressemblent. Et surtout se rassembler, s’entourer de personnes qui partagent nos réflexions et préoccupations pour échanger, partager. Ne pas rester seul. Rejoindre un cadre amical ou associatif comme Montagne Verte ou d’autres.

Il faut de la force pour prendre la mesure de la situation, soyez en fiers.

  • Pour aller plus loin:

Lectures : L’éco-anxiété – Vivre sereinement dans un monde abîmé, Dr Alice Desbiolles, Éd. Fayard.
Comment rester écolo sans finir dépressif, Laure Noualhat, Tana Éditions.

Podcast l’éco-anxiété et nos émotions face au monde

Mieux comprendre l’éco-anxiété

France Inter: comment lutter contre l’éco-anxiété

Écoanxiété : ces jeunes racontent le mal qui les rongent

10 mars 2022

6ème Rapport du GIEC: Resumé et Explication

Et si on commençait par la fin ? La conclusion du résumé pour décideurs est sans appel :

Les preuves scientifiques cumulées sont sans équivoque : Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout retard supplémentaire dans l’action mondiale concertée et anticipée en matière d’adaptation et d’atténuation manquera une brève occasion, qui se referme rapidement, de garantir un avenir vivable et durable pour tous.”

En gros, c’est de pire en pire, il est encore temps mais plus pour longtemps… !

Pour rentrer un peu plus dans les détails… Lundi dernier 28 février 2022 est sorti le rapport du groupe II du GIEC. Qu’est ce qu’est le GIEC ? Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, (IPCC en anglais) évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts. Travail titanesque d’environ 270 auteurs, validé par ces 195 états membres.

La seconde des trois parties du 6ème rapport porte sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité de notre planète face au réchauffement climatique. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, déclare que ce rapport représente un « atlas de la souffrance humaine ».

Ce nouveau rapport nous rappelle que le changement climatique ne se conjugue pas au futur, il est déjà là et a déjà causé des pertes dommages considérables pour la nature et les personnes, notamment avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes. . Le changement climatique contribue aux crises humanitaires et le risque est grandissant: environ 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes qui sont hautement vulnérables au changement climatique.

sécheresse

ÉTAT DES LIEUX

Un état des lieux des conséquences dramatiques actuelles et futures est dressé : sur l’agriculture, la biodiversité, la santé physique et mentale :

Le changement climatique exercera une pression croissante sur la production et l’accès aux denrées alimentaires, en particulier dans les régions vulnérables, compromettant ainsi la sécurité alimentaire et la nutrition.

Le réchauffement à court terme et l’augmentation de la fréquence, de la gravité et de la durée des événements extrêmes vont placer de nombreux écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins à des risques élevés ou très élevés de perte de biodiversité.

Le rapport évalue les risques à court et moyen terme et démontre que le réchauffement de la planète, qui va atteindre 1,5 °C très prochainement, entraînera une augmentation inévitable de nombreux aléas climatiques et présentera des risques multiples pour les écosystèmes.

Le changement climatique et les événements extrêmes qui en découlent augmenteront considérablement les problèmes de santé et les décès prématurés. (zoonose, dengue etc…)

Le constat actuel est déjà dramatique et la situation va s’aggraver. Les pays qui ne contribuent pas de façon significative au réchauffement sont les plus vulnérables.

Le rapport distingue les conséquences à court terme de 2021 à 2040 et de 2040 à 2100, il est important de construire des trajectoires d’adaptation en conséquence. La limite de 1,5°C est rappelée à plusieurs reprises : c’est la limite à ne pas dépasser car au-delà de nombreux systèmes humains et naturels seront confrontés à des risques supplémentaires graves, par rapport à un maintien en dessous de 1,5 ° (et non 2°C comme parfois invoqué) .

nos glaciers alpins sont très vulnérables

L’EUROPE ET LES MONTAGNES

Bonne nouvelle, ça craint aussi pour nous ! La France et l’Europe ne seront pas épargnées : vagues de chaleur, sécheresse, pertes agricoles, inondation, montée des eaux…

Un chapitre entier du rapport est consacré aux zones de montagne, avec les conséquences suivantes: perte de masse des glaciers, réduction de l’enneigement, dégel du permafrost, modification des rythmes saisonniers, crues, éboulements, glissements de terrains, impacts sur les écosystèmes et la biodiversité, et compétition pour la ressource en eau.

Les articles suivants décrivent les conséquences comme le coût croissant des canons à neige, la réduction de la couverture neigeuse, la compétition accrue pour l’eau, et même la perte de l’identité alpine:

Ce que dit le nouveau rapport du Giec sur les risques du réchauffement climatique dans les Alpes ou Changement climatique en montagne

ADAPTATION

L’avenir est encore entre nos mains mais il devient de plus en plus urgent de s’adapter. Le rapport reconnaît que de nombreuses adaptations sont en cours mais la plupart des initiatives donnent la priorité à la réduction immédiate et à court terme des risques climatiques, ce qui réduit les possibilités d’adaptation transformationnelle.

Le rapport indique qu’ « une gouvernance inclusive qui donne la priorité à l’équité et à la justice dans la planification et la mise en œuvre de l’adaptation conduit à des résultats d’adaptation plus efficaces et plus durables »

Les filets de sécurité qui soutiennent l’adaptation au changement climatique présentent de solides co-bénéfices avec les objectifs de développement tels que l’éducation, la réduction de la pauvreté, l’intégration des femmes et la sécurité alimentaire.

Dans la dernière partie du résumé pour décideurs, est démontré que l’action en faveur d’un développement résilient au climat à l’échelle mondiale est encore plus urgente que ce qui avait été évalué dans le rapport de 2014. Quelques pistes… coopération, solutions basées sur la nature, équité et justice et choix de sociétés…

Le développement résilient au changement climatique est facilité par la coopération internationale et par la collaboration des gouvernements à tous les niveaux avec les communautés, la société civile, les organismes d’éducation, les institutions scientifiques et autres, les médias, les investisseurs et les entreprises, ainsi que par le développement de partenariats avec les groupes traditionnellement marginalisés, notamment les femmes, les jeunes, les peuples autochtones, les communautés locales et les minorités ethniques. (SPM D.2)

Le développement résilient au changement climatique est favorisé lorsque les acteurs travaillent de manière équitable, juste et propice à la réconciliation d’intérêts, de valeurs et de visions du monde divergents, en vue de résultats équitables et justes.

Les voies vers un développement résilient au changement climatique surmontent les barrières juridictionnelles et organisationnelles, et sont fondées sur des choix de société qui accélèrent et approfondissent les transitions des systèmes clés.

Enfin le rapport met encore plus qu’avant l’accent sur la biodiversité, la protection et la restauration des écosystèmes qui sont essentiels pour maintenir et renforcer la résilience.

Options pour réduire le risque climatique et établir la résilience (GIEC, source Bonpote)

Les demi-mesures ne sont donc plus une option. L’étendue des impacts est déjà plus importante que prévue. La fenêtre d’action se referme et ce rapport considéré comme un des derniers avertissements et une des « pire mises en garde lancée jusqu’à présent ».

Plutôt que le désespoir, ces résultats appellent à des efforts urgents et ambitieux, car « nos actions d’aujourd’hui détermineront la manière dont les gens s’adapteront au changement climatique et dont la nature réagira aux risques climatiques croissants »

Bien que comme tous, nous sommes concernés et touchés par la guerre en Ukraine qui bien entendu est au cœur des informations, nous restons tout de même indignés par le manque de couverture médiatique. Voici quelques liens pour en savoir plus, à partager et à diffuser !

graphique de Sydney Thomas et Bonpote

Rapport du GIEC: résumé pour décideurs (anglais)

Rapport du GIEC: résumé technique (anglais)

Rapport complet de la sixième évaluation du GIEC groupe II

Changement climatique et risques en Europe

3,3 milliards d’êtres humains exposés au changement climatique : le nouveau rapport du GIEC est sans appel (bonpote.com)

Points clés du rapport de Carbone 4

Publication du nouveau rapport du groupe II du Giec autour des impacts, de l’adaptation et de la vulnérabilité (franceinter)

6e rapport du GIEC : quelles sont les conséquences réelles du changement climatique ? – Réseau Action Climat | Réseau Action Climat (reseauactionclimat.org)

Jancovici: ce que doit faire la France pour décarboner son économie

Résumé du rapport du GIEC en vidéo

Interview de François Gemenne, co-auteur rapport du GIEC

Auteur: Alice de Chilly

14 décembre 2021

365 jours à vélo: le challenge de Camille

LES ROUES TOURNENT: LE CHALLENGE DE CAMILLE

Imaginez un monde sans transports, sans voitures, bus ou avions. Nous sommes tous dépendants des moyens de transport pour aller travailler, faire nos courses, nos activités ou nos vacances. Sur ces trajets, combien de fois pouvons-nous faire du vélo et laisser la voiture à la maison ? Marcher au lieu de prendre le bus ? Nous vivons de plus en plus dans un monde où la facilité est essentielle. Les repas sont préparés à l’avance, Amazon livre les commandes le lendemain, un Uber nous emmène directement devant notre porte. Combien de fois réfléchissons-nous aux conséquences de ces transactions ? Lorsque cette télévision fonctionne sans défaut mais que nous en achetons une nouvelle avec un écran plus grand. Lorsque nous prenons la voiture pour aller au supermarché express en bas de la rue ou lorsque nous jetons de la nourriture inutilement. Souvent, ces actions ne sont pas remises en question parce qu’elles nous facilitent la vie et nous rendent plus efficaces. Nous oublions ou ignorons souvent les conséquences qui affectent le monde dans lequel nous vivons.

Et justement, ne devrions-nous pas nous mettre un défi ? Nous mettre au défi de réfléchir à nos choix pour tenir compte de l’environnement et vivre de manière plus durable. Certains défis surviennent dans nos vies sans prévenir. D’autres sont mûrement réfléchis et concernent un aspect particulier de notre vie. Par exemple, se lancer dans le défi d’un mode de vie plus sain. Décider de courir ce marathon. Trouver des moyens d’aider d’autres personnes. Les défis que nous nous fixons sont propres à chacun et, les possibilités sont infinies, les difficultés variables.

vacances en vélo
365 JOURS SANS TRANSPORT MOTORISÉ

Pour Camille, le défi qu’elle s’est lancé était de supprimer les transports motorisés de sa vie pendant 365 jours. Qu’il pleuve ou qu’il vente (ou qu’il neige), depuis janvier 2021, Camille marche, pédale ou skie pour atteindre sa destination et en revenir. Oubliez les voitures, les bus et les avions. Imaginez-vous vous réveiller pour ensuite pédaler dans la neige pour vous rendre au travail. Et imaginez le retour à la maison à la fin d’une longue journée. Pour Camille, cependant, « l’hiver n’était en fait (globalement) pas très différent du reste de l’année » et un pantalon de ski et une veste lui permettaient de se rendre au travail au chaud et au sec. Alors qu’elle raconte son expérience de l’hiver dans les Alpes françaises, nous ne pouvons qu’admirer sa résistance au froid et la façon dont elle a surmonté les conditions difficiles ! Malgré les pneus neige de son vélo, qui lui donnaient une meilleure adhérence sur la route, elle a parfois dû laisser son vélo à la maison et s’aventurer avec des raquettes. Pour donner un ordre d’idée, rien que pour aller au travail en raquettes, il fallait 2 heures !

On imagine que sortir et se déplacer dans la neige sur un vélo ou des skis est déjà assez difficile, mais pour Camille, la partie la plus compliquée a été de promouvoir son défi sur les réseaux sociaux, ce qui est « quelque chose que je ne fais pas naturellement », souligne-t-elle. Faire connaître ses efforts en ligne pour sensibiliser l’opinion publique et recueillir du soutien et des fonds était un autre défi en soi pour Camille. « Je pense que j’aurais pu faire beaucoup mieux », confie-t-elle, « mais le fait de relever le défi tout en ayant une année bien remplie signifie que c’est malheureusement l’une des premières choses que j’ai laissé échapper ». Avec un bébé en route et l’achat d’une maison, la détermination de Camille à aller jusqu’au bout du défi est une source d’inspiration pour nous tous !

Et même pendant l’hiver…

Alors, qu’est-ce qui a décidé Camille à se lancer dans un tel défi ? Eh bien, « j’ai pensé que ce serait une expérience formidable pour voir comment on peut adapter une vie « normale » en supprimant complètement un aspect de la vie quotidienne, qui est connu pour être un contributeur majeur au réchauffement de la planète », explique-t-elle. Son objectif est d' »inspirer les gens à prendre des mesures plus audacieuses pour changer leur mode de vie et s’aligner sur la nécessité d’enrayer le réchauffement climatique ». Nous sommes sûrs que vous serez d’accord avec elle : le défi de Camille permettra non seulement de montrer comment nous pouvons, en tant qu’individus, réduire notre dépendance aux transports motorisés, mais aussi de récolter des fonds au profit d’associations caritatives.

Les contributions apportées à la collecte de fond de Camille seront distribuées à trois associations: Envol Vert, les Amis de la Terre et Montagne Verte, qui s’efforcent de s’attaquer aux problèmes liés au réchauffement climatique, de sensibiliser l’opinion publique et de faire évoluer les comportements et les politiques locales et nationales dans le bon sens.

L’expérience de Camille au cours des derniers mois a permis de mettre en évidence, pour elle et pour d’autres, que nous pouvons améliorer la façon dont nous utilisons les transports motorisés, « qu’il s’agisse de devenir beaucoup plus consciencieux sur ce que nous considérons comme des déplacements essentiels et d’être efficace dans la façon dont nous utilisons les voitures, comme le covoiturage et d’éviter les voyages multiples ». Elle insiste sur le fait que le vélo a été « le moyen idéal de se déplacer et de voyager » cette année, et qu’elle l’a même utilisé pour atteindre des destinations plus lointaines, comme Annecy, Bonneville et même Saint-Nazaire, sur la côte ouest de la France, pour rendre visite à ses parents. Cependant, avec un système de bus réduit en basse saison dans la région et aux alentours, vivre dans une station balnéaire peut poser des difficultés aux habitants, qui dépendent donc largement de la voiture pour se déplacer. Il est nécessaire d’améliorer les transports publics dans la région et des discussions avec les autorités et organisations locales sont en cours pour permettre la mise en place de nouvelles infrastructures, offrant aux touristes et aux habitants la possibilité de laisser la voiture à la maison et de voyager par d’autres moyens plus respectueux de l’environnement.

SENSIBILISER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Bien qu’il existe des initiatives locales et nationales visant à réduire le réchauffement de la planète, Camille souligne la nécessité pour nous, en tant qu’individus, de changer nos propres habitudes, notamment en « réduisant davantage notre consommation de viande, en étant beaucoup plus attentif au plastique et à la qualité des objets que nous achetons ». Même lorsque les 365 jours prendront fin, Camille continuera à pédaler d’un endroit à l’autre autant que possible, ne prenant le bus que lorsqu’elle en a besoin, en réduisant son empreinte carbone aussi faible que possible. « J’ai été surprise de constater que la plupart de mes mouvements cette année étaient plutôt faciles, que j’ai rarement eu l’impression d’une corvée et que cela m’a permis de rester en forme », explique Camille. « Cela m’a obligé à essayer de ralentir dans de nombreux aspects de ma vie également ». En se lançant dans ce défi, Camille souligne que, bien souvent, la technologie et les commodités auxquelles nous avons accès, qui ont été inventées pour nous faire gagner du temps, ont tendance à nous rendre trop efficaces, super productifs et donc à nous faire avancer à un rythme qui n’est pas durable, tant pour nous que pour la planète.

Changer nos habitudes pour prendre en compte l’environnement ou se lancer dans un défi pour aider à sensibiliser et à collecter des fonds pour des organisations caritatives environnementales, comme Camille l’a fait si naturellement, aura un impact positif pour sauver notre planète. Nous avons tous notre rôle à jouer.

Nous dépendons tellement de la technologie, des commodités et des transports motorisés dans nos vies, mais nous devons nous rappeler que nous dépendons aussi de notre planète pour vivre heureux et en bonne santé.

Auteur: Katie Rutherford

21 juillet 2021

Voyage à vélo à travers la France

BIKEPACKING

Ce mois-ci, Gillon Hunter nous partage le voyage à vélo qu’il a réalisé en Juillet afin de sensibiliser à l’environnement et collecter des fonds pour Montagne Verte.

Gill a parcouru plus de 800 km à vélo de Morzine à Arcachon, réalisant 9260 m de dénivelé en seulement 5 jours (terminant un jour plus tôt que prévu) et a réussi à collecter 1415 € pour Montagne Verte dans le processus !

Nous avons rencontré Gill (malheureusement pas sur son le vélo), pour parler de son voyage et partager avec vous plus de détails.

QU’EST-CE QUI T’AS MOTIVE A TE LANCER DANS CE DÉFI?

« Au départ, l’idée est née de la simple envie de faire plus de vélo. J’ai récemment déménagé à Morzine (enfin, Montriond) et je me suis dit que c’était une bonne occasion de récolter des fonds pour une cause environnementale. » Pour que ce soit un vrai défi, je voulais me fixer comme objectif de traverser toute la France en 5 jours. Après avoir reçu le premier don, je ne pouvais plus faire marche arrière.

En plus de collecter des dons, je voulais sensibiliser les gens au fait qu’il n’est jamais « trop loin », « trop long » ou « trop difficile » de laisser tomber la voiture et de prendre le vélo. De la même manière, il n’est jamais trop difficile de prendre le train plutôt que l’avion ».

QUELLE A ETE LA PARTIE LA PLUS DIFFICILE DU VOYAGE, PHYSIQUEMENT ET ÉMOTIONNELLEMENT/MENTALEMENT?

« Mentalement, le plus grand défi était le doute qui s’installe dans votre esprit avant même de commencer. Je n’avais jamais relevé un défi physique aussi important auparavant, je n’étais pas sûr de la distance que j’étais capable de parcourir et de la vitesse à laquelle mon corps récupérerait chaque jour. Mais il suffisait de décomposer le défi en plusieurs parties gérables…

p Je me suis entraîné pendant plusieurs mois avant le voyage. Beaucoup de kilomètres sur la route, un peu de physio avec Mountain Rehab et un peu de pilate avec Georgie au Studio Pilates de Morzine m’ont bien préparé physiquement. Et puis, peu importe le rembourrage dans votre short, vous aurez sûrement un peu mal là où vous pensez! Ainsi, en s’efforçant de mettre en place un modèle de « boucle fermée », une économie circulaire exige que nous réduisions au minimum les déchets, la dégradation, la pollution et les coûts environnementaux (et économiques) importants liés à l’élimination des précieux matériaux finis. Il est essentiel de trouver des moyens technologiques, sociaux et politiques de transformer ce qui est aujourd’hui considéré comme un « flux de déchets » en intrants pour les futures activités de production. Ce faisant, nous tirons le meilleur parti possible des ressources qui existent déjà dans notre économie et veillons à ce que les ressources nouvellement obtenues suivent une trajectoire cyclique avec une utilisation maximale et un gaspillage minimal.

COMMENT PENSES-TU QU’ENCOURAGER LES GENS A SE METTRE AU VELO PEUT FAIRE LA DIFFERENCE ET PRESERVER L’ENVIRONNEMENT?

« Comme tout le monde le sait (j’espère…), le vélo contribue non seulement à réduire notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles, mais aussi à réduire la pollution atmosphérique, les embouteillages et le bruit, à diminuer le risque de maladie cardiaque, à améliorer la santé, à réduire le stress, etc… Il suffit de regarder certains pays nordiques pour voir comment l’adoption du vélo améliore la vie là-bas.

Je pense que les vélos électriques pourraient changer la façon dont nous nous déplaçons localement. J’aimerais que Morzine investisse dans une vraie infrastructure pour les vélos électriques, en ajoutant des pistes cyclables plus sûres (de Morzine aux Gets par exemple), des zones sans voiture et en s’associant avec d’autres villes pour déplacer les gens à vélo autant que possible. Si l’on ajoute à cela de meilleurs transports publics équipés de vélos (supports à vélos sur les bus électriques, par exemple), nous verrons certainement une augmentation du nombre de personnes prêtes à laisser leur voiture à la maison.

Et puis, c’est bien plus sympa de faire du vélo !

Mais cela dit, les vélos seuls ne suffiront pas à résoudre les problèmes. Nous avons besoin d’une révolution mondiale complète des transports si nous voulons atteindre les objectifs nécessaires pour limiter le réchauffement.. »

AS-TU DES CONSEILS A DONNER AUX CYCLISTES QUI VEULENT SE LANCER DANS UN PROJET SIMILAIRE?

« Trois choses : s’entraîner dur, voyager léger et bien planifier.

Cette année, j’ai consacré plus de temps à l’entraînement et à la préparation physique que jamais auparavant. Cela a certainement rendu le voyage plus facile et plus agréable.

Je pense que l’on a toujours tendance à emporter plus que ce dont on a besoin. J’ai juste pris un sac de 8 litres avec une paire de shorts, un t-shirt et des tongs que je portais le soir. Je n’avais qu’un seul ensemble de vêtements de cyclisme, mais ne vous inquiétez pas, je les lavais à la main dans l’évier tous les soirs ! J’ai aussi utilisé la protection solaire sans plastique de Palm & Pine, qui est géniale (merci à Sarah Muir).

Enfin, utilisez un planificateur d’itinéraire comme Komoot, qui décompose les longs trajets en étapes, vous aide à trouver un logement, indique des choses à voir et à faire.

COMMENT AS-TU ESSAYE DE RENDRE TON VOYAGE AUSSI ECOLOGIQUE QUE POSSIBLE?

« Comme vous le savez, même les voyages à vélo ne sont pas forcément exempts de carbone. Vous devez toujours tenir compte des émissions de production du vélo et des émissions associées à la nourriture et aux boissons supplémentaires que votre corps utilise pour alimenter le vélo.

Se nourrir et se rafraichir avec des produits locaux est toujours une bonne idée. En partie parce qu’il est agréable de découvrir les délices locaux, mais surtout parce que le transport, la réfrigération et l’emballage des aliments constituent une grande partie du problème.

J’ai eu le privilège de séjourner dans des hôtels afin de réduire le nombre d’objets que j’ai emportés avec moi. Inévitablement, en campant, j’aurais utilisé moins de carbone et d’énergie, mais j’aurais pris plus de poids et plus de temps pour faire le voyage. Cependant, j’ai passé une nuit dans une cabane en bois dans une forêt, ce qui était très amusant, à part les animaux nocturnes qui m’empêchaient de dormir !

p J’essaie (mais j’échoue parfois) d’être respectueux de l’environnement dans toutes les décisions que je prends. Je fais également des dons à des organisations de compensation des émissions de carbone, mais je suis fermement convaincu que la compensation des émissions de carbone n’est pas une véritable compensation et que le but premier est de réduire les émissions à la source (stratégies proactives, pas seulement rétroactives).

Pour revenir à Morzine, j’ai pris le train. J’adore les voyages en train. C’est idéal pour découvrir le pays et observer les gens. Les TER et les TGV ont des sections dédiées aux vélos où vous pouvez stocker votre vélo gratuitement. Sur les TER, vous pouvez laisser le vélo entièrement monté. Pour certains TGV, vous devrez peut-être le démonter et le mettre dans un sac à vélo. Plus d’informations ici : Vélo à bord« .

AS-TU UNE LISTE A PARTAGER AVEC NOUS ET NOS LECTEURS?

 » Dans la mesure du possible, j’essaie d’acheter les meilleures options en termes de qualité et de durabilité (je me rends compte que je suis très privilégié d’avoir ce choix) et je garde toujours en tête cette hiérarchie cette hiérarchie pour mes habitudes d’achat : Réduire > Réutiliser > Réparer > Recycler.

Au risque de me répéter, la réduction/modération de la consommation est essentielle (et bénéfique aussi pour votre porte-monnaie). Mais si vous ne pouvez pas acheter d’occasion, il est essentiel d’acheter auprès de marques qui s’engagent à une fabrication plus responsable. Il est tout aussi important, alors que le transport est souvent un problème, que la production de matières premières et la production des produits soit le plus locale possible. Le problème aujourd’hui est que de nombreuses marques prennent le train en marche. Non pas parce qu’elles s’engagent à réduire leur impact environnemental, mais parce qu’elles y voient une opportunité commerciale – le greenwashing s’intensifie. Méfiez-vous des imposteurs et ne croyez pas au matraquage publicitaire ! »

Il vous faudra tout de même quelques éléments :

● Un vélo de route – vous aurez certainement besoin d’un bon vélo !

● Un bon casque – je porte le Smith Trace avec Koroyd

● Des sacs à vélo – j’utilise Restrap qui essaie de minimiser son empreinte carbone.

● Un short en lycra rembourré et un t-shirt en lycra (les poches dans le dos sont utiles).

● Imperméable léger – haute visibilité

● Lunettes de soleil – je peux le confirmer, une mouche dans l’œil, ce n’est pas drôle !

● Feux de vélo – certainement un feu arrière pour la sécurité

● Protection solaire Palm & Pine

● Deux grandes bouteilles d’eau

● Des en-cas comme des crêpes – ajoutez des noix et des raisins secs

● Un kit anti-crevaison et une pompe – ou un système tubeless.

● Un multitool pour réparer/entretenir le vélo

● un GPS (ça peut servir…)

● Vêtements légers pour les soirées – shorts, t-shirt, tongs.

● Brosse à dents en bambou à tête cassée (pour la rendre plus petite)

● Pansements pour vos pieds

● Une station de recharge solaire (pour votre téléphone, vos lampes et votre GPS). »

Gill, MERCI, vous êtes une source d’inspiration pour nous tous, cyclistes ou non. Félicitations pour ce voyage réussi et merci pour votre don à Montagne Verte, ainsi que pour le partage de votre expérience, de vos astuces et de votre motivation à relever ce grand défi !

À nos lecteurs, si vous vous lancez dans un défi de quelque nature que ce soit, n’hésitez pas à nous contacter et à nous raconter votre histoire. Nous souhaitons partager d’autres histoires inspirantes comme celle de Gill à l’avenir.

Author: Katie Rutherford

25 septembre 2019

Crafternoon / Atelier créatif

Le Bec Jaune Brewery est le lieu de rassemblement numéro un de Morzine pour une bière artisanale rafraîchissante à la fin d’une journée ensoleillée en montagne. Cependant, dimanche dernier, c’est un tout autre type d’artisanat qui a été proposé et apprécié par une foule de créatifs assoiffés.

Dans un endroit décoré d’équipements de ski et de vélos recyclés, de murs recouverts de photographies développées à la main et offrant sans doute le meilleur menu fait maison de la ville, il est difficile s’installer sans se sentir inspiré et avoir envie de créer « quelque chose ». C’est pourquoi Le Bec s’est révélé être le cadre idéal pour le « Crafternoon » de Montagne Verte.

Tout ce dont vous avez besoin pour être créatif!

Levez la main si vous avez déjà entamé un projet que vous n’avez jamais terminé… Je ne suis sûrement pas le seul. C’est si facile de laisser le temps passer tandis que nos bonnes intentions prennent la poussière, et ce surtout dans une ville où il y a tant de choses à faire pendant notre temps libre, et un nombre de jours restreint avant la fermeture des remontées mécaniques et la fin de l’été. Partant de ce principe, Montagne Verte a organisé un événement qui a offert aux participants un moment et un lieu pour exprimer leur créativité, apprendre de nouvelles techniques, partager des compétences ou travailler sur un projet qui aurait autrement pu rester inachevé.

Divers ateliers étaient proposés de 15h à 18h, y compris des cours portant sur la transformation de chaussettes en éponges de cuisine animés par Chrissy Jahier du Bec. Vous pouviez également apprendre à fabriquer des bijoux avec des chutes de tissus et à réparer des vêtements en les raccommodant ou bien en cousant des boutons. Bien que cela puisse sembler un peu «Women’s Institute», le taux de participation était très représentatif de Morzine dans son ensemble et c’était merveilleux de voir des hommes et des femmes de tout âges s’initier à quelque chose de nouveau. Une fréquentation si diverse est peut-être la preuve que créativité rime avec praticité, ou peut-être cette affluence avait-elle tout simplement à voir avec les horaires du Happy Hour au Bec.

Occupé à faire des éponges avec des chaussettes.

Quelle qu’en soit la raison, les retours ont été incroyablement positifs et à la fin de la journée, les gens se demandaient quand serait le prochain « Crafternoon ». Jetez un œil à la page des événements de Montagne Verte tout au long de l’automne pour les mises à jour.

Cet événement n’aurait pas été possible sans l’aide et le savoir-faire de Wania Scott (Alpine Alterations) et Alix Destain (Honest Thread), dont les entreprises locales témoignent de leur comportement à l’égard du recyclage, du surcyclage et de la durabilité. Non seulement ils ont donné de leur temps et de leur savoir-faire aux participants, mais ils ont également fourni du matériel et des idées à ceux qui souhaitent réutiliser du tissu, sans savoir forcément par où commencer.

Les tissus de Honest Thread.

L’idée des événements de Montagne Verte est d’impliquer la communauté et de proposer : En prenant un aspect ordinaire de la vie quotidienne, en soulignant les petits changements permettant de rendre la vie de tous les jours plus écologique et en partageant les outils pour ce faire. . Bien que nous soyons conscients du changement climatique et de son impact sur notre environnement, nous le considérons presque comme un monstre trop grand et trop effrayant face auquel se confronter. Mais il y a tant de petit gestes qui, intégrés à notre vie personnelle et professionnelle, feront la différence. Même si vous pensez n’être qu’une petite goutte dans notre océan en évaporation, nous avons besoin de cette eau !

Auteur: Roz Tod
Photos: Samuel McMahon